Contenu
•
Le côté obscur de l'empathie
•
Les inconvénients de la profondeur de traitement sensoriel („depth of
processing“)
•
L'hypersensibilité en tant qu'erreur de diagnostic
•
Les hypersensibles et les personnes narcissiques: un classique,
malheureusement
•
Vantage Sensitivity
•
L'hypersensibilité n'est pas toujours bien vécue par l'entourage
•
L'hypersensibilité comme excuse
•
La capture par les descriptions de l'hypersensibilité
•
Un Moi instable, une image de soi instable
•
L'évitement des conflits empêche de progresser dans les relations et le
développement personnel
•
Le danger des ressentiments accumulés
•
Le piège du refus de vivre
•
Hypersensibilité et alcool
En-dehors de la communauté scientifique, les descriptions des personnes dites
hypersensibles ou hypersensitives qui circulent sur la Toile semblent souvent décrire
des êtres presque angéliques, un peu trop fragiles pour ce monde cruel. Ces contenus ne
sont parfois pas libres d‘une certaine auto-célébration des auteurs s’ils sont eux-mêmes
hypersensibles. (Et d’ailleurs, peut-être ce site web-ci n’en est-il pas exempt non plus,) Et
même les sources qui abordent la «face sombre» du sujet se limitent en général aux
inconvénients pour la personne hypersensible elle-même, voire à une représentation un
peu victimaire. Pourtant, les choses ne peuvent pas être aussi simples. Certes,
l’hypersensibilité apporte des qualités précieuses. Mais là où il y a de la lumière, il y
a aussi de l'obscurité.
Il vaut mieux être conscient de sa propre «Ombre» (les parties inavouables de notre
personnalité, sa face obscure) et la garder à l’œil. Sans cela, cette Ombre peut agir
inconsciemment, clandestinement sur notre vie, jusqu’à l’auto-sabotage. Ou alors elle
projette sur les autres ce que nous refoulons en nous-mêmes.
Actuellement, il existe encore très peu de recherches sur le côté obscur de
l'hypersensibilité. Voici une liste de quelques points d’ombre possibles.
Le côté obscur de l'empathie
L’une des caractéristiques parmi les plus souvent citées en association avec
l’hypersensibilité est l’empathie. L'empathie est certes souvent célébrée comme une
grande qualité à cultiver, et elle serait présente au-delà de la moyenne chez les personnes
hypersensibles. Elle permet de se mettre à la place d'autrui et de ressentir un écho de
leurs sentiments et émotions. Dans certains cas, l'empathie permet même de «recevoir»
comme un poste de radio les sentiments que l’autre personne a refoulés. Cela permet des
applications très utiles dans le coaching et la thérapie, permettant aux praticiens de
refléter aux clients cette partie inconsciente ou refoulée de leur vie intérieure. Les clients
peuvent ainsi en prendre conscience et se réapproprier ces parts de soi perdues de vue.
Outre le niveau émotionnel, l'empathie a également un niveau cognitif. Dans une
forme avancée, elle permet de se projeter par la pensée dans l'autre personne, d’imaginer
son contexte, au lieu de rester uniquement dans le ressenti émotionnel immédiat. (Cf.
Serge Tisseron, «Empathie et Manipulations», Paris, 2020.) Car l'empathie simplement
émotionnelle est surtout déclenchée par les personnes et les objets dans lesquels nous
nous reconnaissons nous-mêmes au moins un peu. L'empathie cognitive permet d'élargir
ce cercle : grâce à elle, nous pouvons reconstituer par la pensée le contexte de vie de
personnes totalement différentes de nous. De cette manière, nous les comprenons mieux,
au lieu de les juger, voire condamner, à partir de notre contexte personnel, de nos
conditionnements ou d’un ressenti émotionnel brut et momentané.
Ce n'est qu'avec l'empathie cognitive que l'empathie confère une véritable capacité
de discernement. Certaines personnes nous sont a priori trop étrangères ou trop
antipathiques pour que notre empathie émotionnelle ne s'enclenche. Seule l'empathie
cognitive nous enseignera pourquoi elles méritent peut-être malgré tout notre empathie.
•
Par exemple, une personne aura des comportements “bizarres”. Nous gardons nos
distances et préférerions que cette personne ne soit pas là. Notre empathie
émotionnelle ne trouve pas de prise. Puis nous apprenons que cette personne a vécu
des traumatismes terribles qui l’ont rendue ainsi, et cela change tout. Cette
reconstitution du contexte par l’empathie cognitive a apporté un correctif permettant à
l’empathie émotionnelle de s’enclencher.
•
Et inversement, notre empathie cognitive peut aussi nous avertir que nous sommes en
train d’accorder notre empathie émotionnelle à quelqu’un qui ne la mérite pas ou qui
nous manipule par elle.
Mais l'empathie a aussi ses revers. Que l'empathie soit une bonne chose ou non
dépend de son emploi.
•
Tout d'abord, une empathie émotionnelle pour les proches n'exclut en aucun cas une
forte aversion pour les étrangers. Une forte empathie envers son propre groupe risque
même de faire baisser l'empathie envers les personnes un peu plus lointaines. Cette
aversion doit être corrigée par l'empathie cognitive, c'est-à-dire par le fait que l'on ne
se contente pas de ressentir l'autre, mais qu'on pense aussi l’autre.
•
L'empathie peut être exploitée. Par exemple, toutes les personnes exerçant des
professions d'aide aux personnes ont leurs histoires à raconter sur la manière dont
certains clients et patients ont fait appel à leur empathie dans un but purement égoïste,
par exemple pour obtenir des avantages indus. De même, la publicité et le design
jouent en permanence sur notre empathie, essayant d’établir une connexion
émotionnelle entre une marchandise ou une prestation commerciale et nos ressentis
intimes.
•
Et l'empathie est une source d'information. Que se passe-t-il si une personne
empathique a en même temps un côté manipulateur, un trouble psychique, ou même
des intentions criminelles? Elle peut alors employer son empathie à obtenir des
informations sur la vie intérieure intime, les faiblesses, les peurs et les aspirations
d'autres personnes, et les manipuler plus efficacement. L'empathie est comme
n'importe quel autre outil. Elle peut faire des dégâts si elle est utilisée avec des
intentions malhonnêtes ou égoïstes.
Les inconvénients de la profondeur de traitement sensoriel
(„depth of processing“)
Lors d‘une rencontre internationale de chercheurs en mai 2024, Dr. Elaine Aron partageait
une prise de conscience qui s‘était renforcée au fil de son expérience: La profondeur de
traitement («depth of processing») pourrait bien être la propriété centrale des
hypersensibles dont la plupart des autres découlent.
Une plus grande profondeur de traitement sensoriel signifie que les stimuli sensoriels sont
traités plus intensément et fournissent donc davantage d‘informations, et des informations
plus subtiles. Des „signaux faibles“ deviennent visibles aux hypersensibles alors qu‘ils ne
franchissent pas le seuil de la perception consciente chez les non-hypersensibles. Une
hypothèse explicative est que les hypersensibles possèdent un réseau de connexions
neuronales plus dense que les autres dans la matière blanche du cerveau (connectome).
Cela peut engendrer des réactions plus forte aux stimuli de l‘environnement - qu‘il ne faut
toutefois pas confondre avec une émotivité. (On peut être très émotif ou excitable sans
être hypersensible.)
L‘inconvénient de cette plus grande intensité de traitement de traitement: elle requiert
davantage de temps et d‘énergie. Mais nous vivons une époque moderne, comme on dit. Il
est beaucoup question de vitesse, de changements rapides, de disruption. Le risque est
que l‘hypersensible n‘est pas «synchrone» avec son temps, qu‘il ou elle ne peut pas «tenir
le rythme».
Quelques situations typiques pour de nombreux hypersensibles dans des entreprises,
organisations ou groupes:
•
Ils participent à une réunion de travail, entendent et «digèrent» les différents points de
vue et contribution. Puis ils forment une opinion et veulent contribuer leurs idées, mais
les autres sont déjà passés au point suivant de l'ordre du jour ou la réunion est déjà
terminée.
•
Ou alors les hypersensibles voient bien avant les autres les risques et effets
secondaires possibles mais finissent par être ignorés parce qu'ils sont «toujours trop
négatifs».
Le problème est que les vitesses de traitement des informations ne sont pas synchrones.
Or, les organisations pourraient avoir grand intérêt à entendre ce que les hypersensibles
ont à dire. Cela leur permettrait de voir plus clairement les écueils possibles. Et il y a là
une source de créativité que l'on ignore trop. Mais cela implique que les partis en
présence fassent chacun un effort:
•
que les entreprises et organisations mettent à disposition un espace d'expression pour
les hypersensibles,
•
mais aussi que les hypersensibles ne se retirent pas dans un mutisme (parfois
boudeur) mais continuent de s'exprimer, même si les réactions immédiates ne leur
plaisent pas. Certaines semences mettent du temps à germer.
Un certain nombre d'erreurs de management, voire certaines crises financières, pourraient
être évitées si l'on laissait aux hypersensibles le temps de formuler un avis et les
encourageait à l'exprimer.
L'hypersensibilité en tant qu'erreur de diagnostic
Savoir si on est hypersensible ou pas est d'abord une affaire d'auto-évaluation. Il y a
beaucoup d'écrits sur le sujet, qui proposent des descriptions ou définitions de
l'hypersensibilité. Mais elles peuvent être incomplètes ou fausses, ou proposer en
définition universelle la manière dont les auteurs se voient eux-mêmes.
Aujourd'hui, de l'aveu d'Elaine Aron, il n'existe pas de diagnostic fiable de
l'hypersensibilité. Des caractéristiques comme une empathie émotionnelle élevée, une
excitabilité, une tendance au surmenage sensoriel ou une sensation d'être différent - tout
cela peut avoir des raisons multiples et autres que l'hypersensibilité.
•
Ainsi, des expériences douloureuses et des traumatismes peuvent rendre une
personne particulièrement excitable dans certains contextes qui rappellent cette
expérience négative. Contrairement à l'hypersensibilité, une thérapie peut être
nécessaire dans ce cas.
•
Lorsque certains sens sont extrêment sensibles (p.ex. une forte sensibilité aux bruits -
hyperacousie), les raisons peuvent être nombreuses: stress, maladies, souffrance
psychique, modifications hormonales, problèmes neurologiques etc. Une consultation
médicale peut alors être utile.
•
Une sensation d'être différent, voire d'une stimulation excessive peut entre autres se
trouver dans diverses formes du Trouble du spectre de l'autisme (TSA). L'hypothèse
d'une hypersensibilité peut en particulier cacher un TSA hyper-fonctionnel sans
déficience intellectuelle (TSA-SDI). Cette forme de neurodiversité fait partie de celles
les plus souvent non-diagnostiquées, notamment chez des personnes à intelligence
élévée (qui développent naturellement des stratégies compensatoires qui masquent le
TSA), et chez les femmes (qui ont des aptitudes adaptatives plus élevées au contexte
social). Les personnes avec un TSA et les hypersensibles ont des points commun
(notamment une empathie émotionnelle et une intensité de traitement sensoriel
élevées), mais aussi des différences (par exemple dans la perception de leur corps,
l'identification claire des émotions chez eux-mêmes et les autres et dans l'empathie
cognitive, le TSA pouvant diminuer la capacité à se mettre à la place d‘autrui).
•
Un sentiment d'être dépassé par les stimulations sensorielles, une émotivité accrue ou
un manque d'orientation peut aussi venir du fait que l'on passe trop de temps dans des
mondes numériques. On n'apprend pas ainsi à naviguer dans le monde réel, qui peut
alors paraître étranger et menaçant è l'excès. La raison n'est alors pas que l'on est trop
sensible pour la réalité, mais qu'on ne la connaît tout simplement pas encore assez.
•
Une forte propension à être distrait ou déconcentré par des stimulations sensorielles
peut être un signe d'un TDAH - Trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité.
Des études suggèrent toutefois que la concentration en hypersensibles est plus forte
parmi les personnes avec TDAH que dans la population générale.
•
Une sensation d'hypersensibilité, d‘excitabilité, voire d'angoisse, peut aussi venir d'un
manque d'exercice physique. Bouger davantage peut procurer un surcroît de sérénité.
Une excitabilité peut éventuellement trouver remède en buvant davantage d'eau au
quotidien. La déshydratation est un facteur de stress aussi courant qu‘ignoré. Parfois,
ce sont les choses toutes simples qui aident.
Il y a donc de nombreuses circonstances qui peuvent à première vue suggérer une
hypersensibilité. Certaines sont d'une parfaite innocuité. D'autres peuvent être des
symptômes à élucider. Si vous avez un doute, il peut être recommandé de consulter des
médecins ou thérapeutes professionnels pour exclure l'existence d'un trouble ou d'une
maladie physique ou psychique. S'il s'avère que vous êtes hypersensible, bravo, bonne
nouvelle: ce n'est pas une maladie. Pour mieux comprendre et gérer votre
hypersensibilité, un coach peut souvent suffire.
Les hypersensibles et les personnes narcissiques: un
classique, malheureusement
Les personnes hypersensibles ont tendance à attirer des personnes narcissiques de tous
sexes, y compris les «pervers narcissiques». L'attention empathique naturelle de la
personne hypersensible attire la personnalité narcissique qui s’en nourrit. Lorsqu'un jour,
la personne hypersensible abandonne enfin son espoir de «sauver», de «guérir» ou de
changer son ou sa partenaire, la relation existe déjà depuis un certain temps et a déjà
généré de nombreuses excuses et prétextes pour y rester. Se résoudre enfin à la
séparation est d'autant plus difficile. La relation est certes malsaine, mais c’est de l’ordre
du malsain familier. Il se peut qu'elle perdure même si les personnes extérieures ne
comprennent plus du tout pourquoi «ces deux-là sont encore ensemble» et que, lassées
d’entendre toujours les mêmes excuses, elles aient pris leurs distances.
Ce schéma est également renforcé par le fait que les personnes hypersensibles ont
du mal à définir et protéger leurs limites personnelles parce qu'elles ne les
connaissent pas bien elles-mêmes. Elles sont souvent centrées sur l'extérieur, sur les
autres, parfois à un niveau quasi-sacrificiel, «ouvertes à tous les vents». Un remède
consisterait à construire un Moi plus mature, plus autonome, à développer une conscience
plus élevée de ses propres limites et de ses valeurs profondes, et à s’entraîner à mieux les
défendre (et par exemple à dire «non»). Une autre mesure consiste à développer une
capacité à mieux lire son propre monde émotionnel, afin qu'il ne soit plus aussi facilement
manipulable par les autres.
Car il y a peut-être parfois aussi quelque chose d’un peu immature, voire une défiance,
dans cette orientation extérieure du soi. On s'achète peut-être un peu de reconnaissance
et de compassion dans l'entourage. On le manipule peut-être même, ou le culpabilise
lorsqu’on n’estime pas le «retour» suffisant. En se cloîtrant dans cette position, on reste
bloqué à un certain niveau de développement personnel. Il y a un refus d'aspirer à un
degré plus élevé et plus approprié de maturité et de souveraineté personnelle.
Dans la tentative de «sauver» ou «guérir» quelqu'un ou de le changer d'une autre manière
sans avoir reçu de mandat pour cela, il y a aussi quelque chose d'envahissant, peut-être
même d'arrogant, ou pouvant en tout cas être perçu ainsi. Et ce n’est pas toujours exempt
de… narcissisme. («Je sais mieux que cette personne ce qui est bon pour elle et je vais
donc la changer / guérir / sauver puisque je pense en avoir le droit et le pouvoir.»)
Certes, parfois ce trop fort centrage sur les autres peut être dû à un traumatisme, parce
que le propre Moi est trop faible, trop endommagé et qu’il n’y a «pas grand monde à la
maison» en soi. Mais le narcissisme pathologique ne peut-il pas tout autant être d’origine
traumatique? La danse de l’empathie hypersensible et du narcissisme se danse à deux,
elle se nourrit à deux, elle se perpétue à deux, si une décision ne survient pas. Et en
général, ce n’est pas la personne narcissique qui prend la décision de rupture.
Le cadeau paradoxal des personnes narcissiques à un ou une partenaire
empathique consiste à lui rendre la vie de plus en plus insupportable, jusqu'à ce qu'il ou
elle fasse enfin le saut de maturité qui s'impose et franchisse l'étape éprouvante de mieux
définir son propre Moi et ses limites personnelles. Parfois, ce sont les gens qui nous font
du mal qui nous font le plus avancer.
Les hypersensibles n'attirent pas seulement les narcissiques, mais aussi d'autres
«aspirateurs d'énergie» qui se nourrissent d'eux. Il peut s'agir par exemple de personnes
très auto-centrées, qui aiment parler et s’attendent à ce que les autres écoutent, sans
réciprocité. Si la personne hypersensible ne se résout pas à montrer ses limites à ces
personnes, elle devient une «station-service énergétique» pour les égocentriques de tous
bords. Ici aussi, le risque est de soutenir et renforcer ces comportements malsains en
continuant d’y participer.
Pour finir ce point, un mot de mise en garde: l’utilisation du mot “narcissique” ou même
“pervers narcissique” est devenu à la mode, notamment pour justifier d’un coup de griffe
une séparation amoureuse en attribuant à l’autre toute la responsabilité de cet échec
sentimental, parce que l’autre serait «narcissique». Nous devrions être prudents avant de
rendre des diagnostics psychologiques sur autrui - et peut-être prendre le temps un jour de
regarder nos propres penchants et comportements narcissiques.
Vantage Sensitivity / Sensibilité Différentielle
L'une des caractéristiques de l'hypersensibilité réside dans ce que l'on appelle la «Vantage
Sensitivity» ou la «Sensibilité Différentielle» (Differential Susceptibility en anglais) :
•
Les personnes hypersensibles sont influencées de manière plus fortement positive que
la moyenne par un environnement bienveillant qui les soutient.
•
Mais inversement, l’impact d’un environnement négatif, dysfonctionnel, voire violent
sera d’autant plus important sur une personne qu’elle est hypersensible.
La «Vantage Sensitivity» signifie donc une plus forte amplitude de sensibilité à
l'environnement - en bien comme en mal.
La «Vantage Sensitivity» négative peut faire tomber la personne hypersensible dans de
grands abîmes si elle reste (ou croit être) livrée sans recours à son environnement négatif.
Le danger est de trop se focaliser sur le côté négatif. On oublie alors qu'un mauvais état
intérieur n'est pas forcément une fatalité, pense qu’il n’y a pas d’issue, et ira peut-être vers
des comportements auto-destructeurs.
Pourtant, même en cas de parcours initialement traumatisant, le simple fait de passer à un
environnement plus positif peut avoir un grand effet de guérision sur les personnes
hypersensibles. La «Vantage Sensitivity» apporte donc aussi un surcroît de résilience.
Encore faut-il en être conscient.
(La focalisation sur le seul côté négatif de la «Vantage Sensitivity» est probablement l’une
des raisons pour lesquelles certains psychologues confondent encore aujourd'hui la haute
sensibilité avec le «neuroticisme» ou «névrosisme» et nient l’hypersensitivité en tant que
trait personnel autonome. Le neuroticisme est l'un des cinq traits de personnalité du
modèle de personnalité des «Big Five» et désigne une tendance aux émotions négatives).
L'hypersensibilité n'est pas toujours bien vécue par
l'entourage
Les jeunes enfants hypersensibles peuvent être fatigants pour leurs parents. Ces enfants
doivent d'abord apprendre à gérer un intense flux de stimuli neurologiques et les
sensations physiques difficilement supportables qui s’ensuivent. Ils risquent de pleurer
davantage que d’autres enfants et demandent à être davantage rassurés. Ce n'est que
plus tard que le langage intervient, apportant des outils cognitifs qui permettent de
relativiser et partager leur vécu et de développer des techniques pour gérer leur haute
sensitivité sensorielle.
Tous les parents n'ont pas les connaissances ou simplement les nerfs pour bien gérer
cette situation. S'ils ne sont pas familiarisés avec le sujet de l'hypersensibilité, ils peuvent
avoir l'impression que leur enfant “fait le malin” et veut leur rendre la vie difficile, voire qu'il
joue au “petit tyran”. Mais ces enfants sont tout simplement submergés par un flot de
stimuli et ont besoin de temps pour s'entraîner à les gérer. Plus tard, ils peuvent être des
enfants très affectueux qui font le bonheur de leurs parents - à condition qu'il n'y ait pas eu
trop de casse au début.
Plus tard dans la vie, il y a également beaucoup de place pour les malentendus. Lorsque
les personnes hypersensibles / hypersensitives majeures réagissent au stress en pleurant
ou en se retirant, les autres peuvent le prendre personnellement ou penser que cette
personne est «vraiment trop fragile» et s'irriter de ces «chichis hypersensibles». Il s'agit en
fait de réactions spécifiques à une accumulation temporaire de stimuli sensoriels non
encore traités. Lorsque cette accumulation s’approche du seuil maximal dans le système
nerveux, même un petit stress peut devenir la goutte qui fait déborder le vase et
déclencher une réaction difficilement compréhensible pour les autres. La surexcitation
neurologique entraîne l'irritabilité. Celui qui ne comprend pas sa propre hypersensibilité et
ne l'explique pas à son entourage risque donc de nombreux malentendus et embarras - en
privé, dans son couple et au travail.
L'hypersensibilité comme excuse
L'hypersensibilité devient peu à peu un sujet à la mode. On commence à voire certaines
personnes en faire une coquetterie, une tentative de s’afficher comme quelqu’un de
«spécial». Cela peut aller jusqu’à une attitude passive-agressive. Ou bien on essaye
d’expliquer de nombreux comportements par l’hypersensibilité, alors que l’hypersensibilité
telle que définie par Elaine Aron est d’ordre sensoriel et non comportemental. Beaucoup
de personnes sont hypersensibles (15 à 20% de l’humanité, selon Elaine Aron, mais ces
chiffres font débat). Toutefois, les comportements qui en découlent dépendent des
décisions individuelles de chacune et chacun et ne sont pas prédéterminés. Car sinon,
toutes les personnes hypersensibles auraient des réactions similaires dans des situations
similaires.
Lorsque quelqu'un met en avant son hypersensibilité de façon trop ostentatoire ou
opportuniste, il se peut dans certains cas que ce soit pour pousser les autres à s'adapter
aux besoins de la personne hypersensible, à la traiter avec des gants de velours, à ne pas
trop exiger d'elle. Cela peut aller dans le sens de la manipulation, voire du narcissisme.
«Ce n'est pas moi qui dois trouver ma place dans le monde, mais tout le monde qui doit
s'adapter à moi. Je suis tellement sensible.»
Ou alors, on se tricote une culture de l'excuse et un rôle de victime, qui sont certes
confortables au départ. Mais comme tout rôle de victime entouré d’un écheveau d’excuses
que l'on se fabrique soi-même, cela revient en fin de compte à abdiquer son propre
pouvoir sur sa vie et à ne plus développer sa souveraineté personnelle. Que reste-t-il à la
fin? Un immobilisme pour lequel on ne peut s’en prendre qu’à soi-même. L'estime de soi
finit par en prendre un coup.
La capture par les descriptions de l'hypersensibilité
En parcourant la littérature ou les sites Internet sur l'hypersensibilité, on trouve souvent
des descriptions similaires. Une certaine image de l‘hypersensible se solidifie : très
empathique, attentionné et aimant, parfois un peu enfantin et un peu trop sensible pour un
monde si dur. Mais cela ressemble davantage à une image idéale un peu trop édulcorée.
Comme ce fut déjà dit plus haut : cette représentation omet beaucoup de choses,
notamment de nombreux côtés sombres. Je rencontre régulièrement des personnes
hypersensibles qui ne correspondent pas à cette image. Et je connais quelques cas isolés
où des personnes hypersensibles ont été évincées de plateformes en ligne pourtant
spécialisées pour hypersensibles ou ont vu leurs contributions censurées. Cela donne
l'impression qu'une certaine image publique est en train de s'imposer et que des normes
sociétales sont déjà en train de naître pour un concept pourtant encore si jeune où il reste
tant à élucider.
Or, les normes forment. Voici ce qui peut se passer. Une personne a récemment pris
conscience de son hypersensibilité. Cela a souvent quelque chose de libérateur, et tout un
vécu personnel peut soudain prendre tout son sens. Cette personne lit maintenant des
articles, livres et sites web à ce sujet et trouve de nombreuses descriptions similaires. Elle
était donc en train de se libérer, mais ce "récit" sur l'hypersensibilité ressemble de plus en
plus à une nouvelle restriction : une description dans laquelle on peut être prisonnier. Dans
certains cas, cela peut conduire à considérer les éléments qui ne correspondent pas à
cette description comme "anormaux" ou "inacceptables", et à les refouler. Ou alors on peut
même les considérer comme une raison de se dire qu‘en fin de compte, on n‘est pas
hypersensible.
On était donc tout juste en train de se libérer - et on se retrouve à nouveau dans une
nouvelle "prison", un carcan, une „captivité narrative“. On libèrait enfin ce qui avait été
refoulé, et on le refoule à nouveau, mais pour d'autres raisons: afin de se conformer à une
certaine image de l'hypersensibilité.
La complétude de l'être ne peut être atteinte que par l'intégration de toutes les parties de
personnalité - même celles qui ne semblent pas aussi "socialement acceptables". Une
image normative de l'hypersensibilité qui se consolide ne favorise pas cette complétude,
mais crée au contraire de nouvelles raisons de se dissocier de certaines parties de soi.
On faisait quelques pas vers davantage de souveraineté personnelle - et finit par
rebrousser chemin, troquant un conformisme pour un autre plutôt qu‘oser l‘expérience de
soi loin des normes.
Un Moi instable, une image de soi instable
Le Moi d’une personne est un système. Et un système sain a besoin de limites saines.
D’un point de vue systémique, les personnes hypersensibles ont du mal à «fermer les
écoutilles» pour s'isoler intérieurement de leur environnement. Elles continuent d’absorber
les stimuli venant de l’extérieur. En raison de cette connexion permanente et forcée, un
vent extérieur et changeant traverse leur personnalité. Les frontières entre les mondes
intérieur et extérieur s’effacent. Le Moi et l’image de soi peuvent être instables, car les
influences extérieures ne cessent d’agir sur eux et de les déplacer dans un sens, puis
dans l’autre. Ce qui paraissait vrai et fiable hier peut être remis en question aujourd'hui.
Les personnes s’intéressant à la spiritualité pourraient dire que l’état fluide correspond
davantage au vrai Moi profond que l’état solide. La fluidité s'adapte mieux aux défis, telle
l’eau qui coule autour des obstacles plutôt que vouloir pousser les rochers. On rencontre
des difficultés. On les surmonte. Puis on revient à une maison intérieure, un centre
intérieur de stabilité, un noyau de personnalité solide auquel revenir, une fois les affaires
du monde extérieur gérées. Une identité.
Mais si les mondes intérieur comme extérieur sont vécus comme constamment
fluctuants, il peut devenir difficile de trouver en soi ce noyau de personnalité stable,
fiable, familier auquel revenir après chaque crise, ce socle solide sur lequel construire sa
vie, son estime de soi et sa confiance en soi. Sans cela, il se peut que l'on finisse par
baisser les bras et par renoncer à l’idée que l’on puisse un jour être maîtresse ou maître
de sa vie.
Et celle ou celui qui n'arrive pas à bien reconnaître ses propres limites ne pourra
probablement pas non plus voir clairement les limites des autres. Il se peut donc
qu'une personne hypersensible voie quelqu'un d'autre en mauvais état, s’en approche
avec empathie, veuille aider en toute bonne foi, mais essuie colère et rejet. Pourquoi?
Parce que c’était trop tôt. Même avec les meilleurs intentions du monde, si l'on se
rapproche trop des souffrances de quelqu'un sans avoir établi au préalable un rapport de
confiance solide permettant à l’autre de ne pas douter de nos bonnes intentions, cela est
vécu par l’autre comme une intrusion non autorisée dans sa sphère intime et active des
automatismes d’autoprotection. La colère est l’émotion-signal de choix pour avertir de ce
qu’une limite a été dépassée sans autorisation.
A force de rejets successifs, on peut finir par éviter tout rapprochement avec autrui, et c’est
malheureux. Il vaudrait mieux réfléchir
•
à ses propres limites et celles des autres
•
et au fait qu'il n'y a pas simplement proximité ou non-proximité, mais que la proximité
se gère par paliers successifs et prend du temps.
L'évitement des conflits empêche de progresser dans les
relations et le développement personnel
L’évitement des conflits pratiquée par de nombreuses personnes hypersensibles provient
notamment de ce que les situations désagréables ou conflictuelles provoquent chez elles
un ressenti pénible et qui résonne longtemps, longtemps, parfois pendant des jours, des
semaines, des années. Ces personnes continuent de se sentir mal alors que la situation
est terminée depuis belle lurette et que tous les autres protagonistes sont probablement
passés à autre chose. L'évitement des conflits peut par exemple conduire certains
hypersensibles à être témoins ou même victimes d’injustices et pourtant rester sans réagir,
cautionnant au final une situation préjudiciable en gardant le silence. Du côté obscur de
l’hypersensibilité, on peut trouver un certain manque de courage, allant de pair avec une
culture de l’excuse - et cela est dit avec tout le respect qui est dû et par quelqu’un qui n’est
lui-même pas libre de ce travers.
Et celles et ceux qui considèrent une négociation salariale comme une confrontation
peuvent ne pas s'engager pour obtenir un juste revenu. Ils peuvent ainsi faire de leur
mieux pour leurs employeurs sans pour autant recevoir la juste contrepartie pécuniaire, et
finir éventuellement par la démission intérieure ou entrer dans le cercle vicieux de
l'autodépréciation.
Dans les relations aux autres, la tendance à éviter les conflits peut conduire à une
lente accumulation du poison des non-dits et de la rancœur, parce que l’on se tait et
n’initie pas les évolutions et changements pourtant nécessaires. Le temps est venu
pour que la relation avance vers un nouveau degré de maturité, mais l'impulsion ne vient
pas. Ce sont justement les sujets que l'on n'ose pas aborder qui sont souvent le germe de
crises futures qui finissent par désagréger la relation que l’on croyait protéger en se
taisant. Une fois que le silence est rompu et que toutes ces choses sont enfin dites, peut-
être d’un coup comme dans une rupture de digue, le relation semble soudain avoir été
basée sur des mensonges ou en tout cas sur de fausses présomptions.
Les relations amoureuses constituent l’une des plus importantes offres de
formation continue au développement humain que la vie propose. A force d'éviter les
conflits relationnels, les apprentissages que la vie nous destine sur notre chemin ne sont
pas tous acquis. Et les relations successives buteront peut-être sur un déroulement et une
fin toujours similaires. Nous sommes peut-être tellement occupés à blâmer encore et
toujours nos partenaires successifs que nous restons aveugles à nos propres
comportements et combien ceux des autres sont aussi des réactions aux nôtres. Nous
voyons le mal qu’on nous fait, mais pas sa face sombre, à savoir le mal que nous faisons.
Si nous ne cultivons pas le remède d’une honnêteté envers nous-mêmes, l’éventuel
schéma répétitif gouvernant notre relationnel ne se révèle au mieux qu'après plusieurs
répétitions douloureuses, et il faudra alors se pardonner de ne pas l’avoir vu des années
plus tôt, si on veut espérer pouvoir passer à autre chose.
Le danger des ressentiments accumulés
Les personnes hypersensibles vivent plus souvent que les autres des situations
humiliantes. En effet, elles ont plus de mal que les autres à poser ou même voir leurs
propres limites. Celles-ci sont donc plus souvent transgressées, parfois brutalement. Ou
bien la personne hypersensible, souvent créative, fournit des idées et voit comment les
autres se les approprient. Parce que dans le cas de l'hypersensibilité, les blessures sont
inévitables tout au long de la vie et qu'elles résonnent longtemps en un écho désagréable,
il est important d'apprendre à les gérer et à les transformer de manière créative. Sans
cette alchimie intérieure qui transforme ces accumulations négatives en quelque chose
d’un ordre plus élevé, on risque le mépris de soi, les sentiments d'impuissance et le
ressentiment.
Les expériences désagréables ou traumatisantes ont surtout des conséquences à long
terme lorsqu'elles s’accompagnent d'un sentiment d'impuissance. Dans ce cas, elles se
gravent dans la mémoire consciente ou inconsciente et la résilience personnelle aura plus
de mal à les surmonter. Des séquelles de traumatismes et des dépressions peuvent
s’ensuivre. Ou alors, il en résulte un sentiment d'être largement livré à la vie, impuissant à
la gérer comme on le voudrait.
Et les ressentiments peuvent s'accumuler, se transformer en préjugés et, dans le pire des
cas, en désir de vengeance. Cela n’implique pas automatiquement un passage à l’acte.
Mais parfois, ces pensées deviennent violence. L'hypersensibilité n'exclut en aucun cas
des actions insensibles. Et elle n'exclut pas non plus la violence, contre les autres ou
contre soi-même. Il existe toujours la possibilité d’une «rupture de digue» dans une forme
ou une autre.
Pour y remédier, il est nécessaire de faire un «travail sur l'ombre», comme le suggère la
psychologie de Carl Gustav Jung: jeter un regard honnête sur ces parties que nous avons
refoulées dans les recoins obscurs de la personnalité, leur faire face, puis les transformer
et intégrer dans notre personnalité pour atteindre un nouveau palier de maturité et de
développement personnel.
Le piège du refus de vivre
Vivre des situations désagréables ou des flux de stimuli intenses est si éprouvant qu'il peut
conduire à l'évitement d'un nombre croissant de situations. Pour éviter de se sentir mal, on
évite les situations dans lesquelles le mal-être est simplement une possibilité. Par
exemple, on pourrait vivre de très bons moments à la prochaine soirée de fête et y
rencontrer des gens intéressants, mais on ne va plus aux soirées. Au final, des aspects
essentiels et des pans entiers de la vie peuvent être relégués dans cette zone d'évitement
grandissante et mangeuse de vie. On mène une existence de plus en plus cachée. La
personne peut ainsi s'éloigner de sa vocation par refus de surmonter les obstacles qu’elle
implique, et renoncer à des rencontres intéressantes. Ou sa vie peut s'arrêter, se vider -
jusqu'à l'abandon de soi ou le suicide comme ultime évitement de vie.
Cet évitement ne s'accompagne pas forcément d'une attitude de victime ou d'amertume.
Toutefois, éviter la vie est rendu plus supportable en accusant les autres ou la société
entière, ou même voir à l’oeuvre des forces obscures comme un «mauvais karma» ou un
complot. Les rencontres manquées de toutes sortes font moins mal si l'on se dit que les
autres humains sont «tous des idiots».
Une telle attitude peut aussi être un fardeau pour les proches qui ne souhaitent que le
meilleur pour la personne hypersensible. lui souhaitent de vivre une vie heureuse, vivante,
pleine de sens, de trouver sa voie, mais se heurtent à son immobilisme et à son refus
d’affronter la vie.
Encore faut-il qu’il y ait des proches. Ils se sont peut-être détournés, exaspérés, et la
solitude guette. Ou peut-être que l'on vit un conformisme allant jusqu'à se vider de toute
originalité propre et devenir une coquille de comportements sociaux stéréotypés. La
créativité personnelle ne trouve plus sa place et ce renoncement est rendu plus
supportable par des prétextes et excuses. Et par la profusion de l’offre en divertissements
numériques pour remplir le vide.
La solution consiste généralement à se tourner précisément vers ce que l'on évitait
jusqu'à présent et à décider de supporter les désagréments qui y sont liés pendant
un certain temps, jusqu'à ce qu’ils puissent s'estomper et qu’on ait appris à mieux
gérer les réalités. Souvent, les difficultés sont moins grandes qu’on ne le pensait: dès
que l'on regarde en face ce qui nous fait peur, ces choses perdent instantanément de leur
pouvoir. Et peut-être que ce qui nous faisait peur ne nous voulait même pas de mal et que
ce n’était qu'un vaste malentendu.
Si la personne hypersensible ne sort pas un jour de sa coquille pour affronter ces
inconvénients et tribulations et ne retrouve pas sa propre efficacité personnelle et sa
souveraineté personnelle, elle peut glisser vers un sentiment de vide allant jusqu'à la
dépression.
La satisfaction d’avoir surmonté une situation difficile est l’une des meilleures sensations
qui soient. Il est plus facile de trouver le courage d’affronter la vie si on est soutenu – par
ses proches ou par des thérapeutes ou des coachs.
Hypersensibilité et alcool
Il n'existe pas d'études sur ce sujet. Mais il se pourrait bien que les personnes
hypersensibles se tournent plus souvent vers l'alcool que la moyenne (comme c'est
apparemment le cas pour les personnes surdouées). Pourquoi? Plusieurs raisons sont
possibles:
•
Les sensations quotidiennes peuvent être trop fortes. L'alcool permet de remédier
rapidement à la situation, d'atténuer l'expérience et d'éliminer les sensations les plus
vives - avec tous les inconvénients de l'alcool pour le corps et l'esprit.
•
Les personnes qui ne sont pas conscientes de leur hypersensibilité peuvent, à défaut,
choisir l'alcool comme stratégie d'adaptation. Par conséquent, si l'alcool est trop
présent chez quelqu'un, il convient de vérifier s'il n'y a pas une hypersensibilité non
reconnue. Cela demande beaucoup de tact. Mais reconnaître sa propre
hypersensibilité est un moment essentiel et cela pourrait même être la clé pour en finir
avec l'alcool. Il est possible que ce soit plus souvent le cas chez les hommes que chez
les femmes. En effet, le manque d'acceptation culturelle de l'hypersensibilité masculine
renforce encore la tendance à la sédation.
Voir aussi:
•
Coaching pour personnes hypersensibles
•
L’hypersensibilité dans le monde du travail et en management
•
Améliorer la confiance en soi et l‘estime de soi
•
Petit guide de survie pour personnes hypersensibles en des temps agités
•
Autres articles du blog
•
Contact et rendez-vous en cabinet ou en ligne
Contact & Rendez-vous: Tél. +49 160 9623 2547
Alexander Hohmann - le Blog
Le coaching, la vie et le reste
Le côté obscur de l’hypersensibilité
Tant qu'on ne fait pas face à
sa propre face obscure, on ne
voit qu'une fausse lumière. La
lumière véritable est à trouver
en traversant la part d'ombre.
C'est la seule voie pour une
complétude authentique.